Un accès aux droits humains renforcé pour les plus vulnérables

Près de 2000 personnes dans 14 localités du pays ont bénéficié d’un appui juridique dans le cadre d’un partenariat entre l’AECID et le Bureau des Droits Humains en Haïti - Biwo dwa moun  (BDHH).

Lutter contre l’impunité, la violence et l’exclusion dans un contexte de crise profonde, de Port-au-Prince aux Cayes, en passant par Côteaux et Aquin, c’est l’objectif de ce projet de promotion de la justice et la cohésion sociale au bénéfice des personnes les plus vulnérables qui vient de finaliser. 
 
Depuis plusieurs années, Haïti se trouve dans une crise profonde qui a fragilisé ses institutions et mis en danger la vie des citoyens. La faiblesse du système judiciaire, le machisme encré culturellement, la privation d’état civil pour près de 30 % des naissances, les inégalités et l’insécurité généralisée alimentent un cycle de non-respect des droits humains qui semble sans fin. La violence de genre, les détentions arbitraires, et l’impunité alimentent un climat où le système judiciaire haïtien peine à faire respecter les droits fondamentaux. 
 
Conscient de ces enjeux, le BDHH, avec une contribution de 250.000 euros de l’AECID, a mis en œuvre ce projet pour la "Défense des droits humains, des femmes, des enfants et des groupes vulnérables à Port-au-Prince, aux Cayes, Côteaux et Aquin". En cette Journée Internationale des Droits Humains, il est important de souligner les réalisations du projet.
 
Des actions concrètes pour renforcer la protection juridique des victimes, sensibiliser la population et faire avancer la reconnaissance des droits dans un contexte difficile.
 
Jusqu’en septembre 2025, plus de 236 victimes de violences basées sur le genre ont été accompagnées, bénéficiant d’un soutien tant juridique que moral, leur offrant une lueur d’espoir pour le respect de leur dignité. La justice a également avancé avec le traitement de 166 cas de détention arbitraire, aboutissant à l’obtention de 64 mandats d’amener et à l’incarcération de 10 agresseurs, une étape essentielle dans la lutte contre l’impunité. Par ailleurs, 611 dossiers liés à la pension alimentaire ont été traités, renforçant la protection des droits des enfants et des femmes, souvent victimes de négligence ou de violences économiques. Dans le cadre de l’amélioration du dialogue familial, l’espace de médiation a connu une activité soutenue: 59 médiations réalisées, dont 18 mobilisées à Port-au-Prince (PAP) et 41 dans le Sud, aboutissant à 27 ententes concrétisées et à 23 protocoles établis, signe tangible d’une approche préventive et pacifique des conflits au sein des familles. Enfin,  17 ateliers de travail de terrain avec les officiers d’état civil ont permis la reconstitution de 1 799 actes d’état civil dans diverses localités, notamment Nathan, Rendel, Gauthier, Fière-Ville, Mont-Casse, Labiche, Rosier, Calbasse, Sevré, La Cahouâne, Déjoie, Plaine Médecinier, Sèche et Benjamin. Ces actions ont permis de répondre concrètement aux besoins urgents des populations en matière de droit à l’identité, tout en renforçant les capacités opérationnelles des officiers d’état civil dans des zones souvent marquées par l’éloignement géographique, l’insuffisance de moyens matériels et la faible présence de l’État.
Par ailleurs, pour renforcer les compétences des acteurs locaux 12 ateliers de formation et de distribution de registres ont été organisés au profit de douze officiers d’état civil et 7 ateliers de sensibilisation afin de mieux informer la population.
 
Pour assurer la pérennité des avancées, le BDHH s’engage à renforcer les organisations de la société civile afin d’améliorer la défense des droits, tout en protégeant davantage les victimes et en valorisant le langage de la loi. Conscient que la réforme du système judiciaire est essentielle, il préconise des évaluations de vulnérabilité, la formation continue des jeunes avocats, et l’intégration du genre dans la profession juridique. En outre, le bureau souhaite développer des réseaux de collaboration, intensifier le plaidoyer pour une justice plus juste, et mener des campagnes d’information et de soutien tout au long des procédures, afin de bâtir un système plus équitable et résilient.
 
Ce 10 décembre, Journée internationale des Droits Humains marque également la fin de la campagne annuelle des 16 jours d’activisme contre la violence basée fondée sur le genre. Le combat du BDHH, soutenu par l’AECID et l’Union Européenne, parmi d’autres, montre que la solidarité et l’engagement peuvent ouvrir des brèches d’espoir. La voie est encore longue, mais chaque réalisation, chaque acte de justice, contribue à bâtir un avenir où chaque homme, femme et enfant pourra vivre dans la dignité. 

Temática

AMÉRICA LATINA Y CARIBE Derechos Humanos OCE Haití

ODS

Rueda de las ODS

Fecha

10/12/2025 - 14:06

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